La production d’un Cognac est soumise à un long processus de fabrication qui commence au cœur du vignoble. En effet, le Cognac sera créé à l’aide de l’Ugni-Blanc, cépage majoritaire destiné au Cognac en raison de sa faible fragilité, de son fort taux d’acidité ainsi que de sa faible teneur alcoolique.
Le raisin arrivant à maturité, il sera nécessaire de vendanger, à la main ou à la machine, en général au début du mois d’octobre. Suite à la récolte du raisin, le pressurage sera immédiatement effectué dans des pressoirs traditionnels, le jus obtenu est ensuite mis à fermenter durant 5 jours. Ces étapes sont capitales car elles seront déterminantes pour la qualité future de l’eau-de-vie.
Suite à la fermentation des vins obtenus, ces derniers vont être distillés pour devenir une eau-de-vie. La distillation du Cognac s’effectue en deux temps puisque le résultat de la première distillation également appelé le « brouillis » va être de nouveau mis en chaudière et être distillé une seconde fois pour obtenir « la bonne chauffe ».
La distillation est un processus très encadré car l’alambic charentais doit impérativement être en cuivre, composé d’une chaudière de forme caractéristique où est introduit le vin non filtré qui est porté à ébullition, chauffée à feu nu, surmonté d’un chapiteau en forme d’olive ou d’oignon d’où les vapeurs d’alcools s’engagent, prolongé par un col de cygne se transformant en serpentin et traversant un bassin réfrigérant également dénommé « pipe ». A la sortie de la première distillation, le brouillis, titrant entre 28 et 30 % volume est de nouveau versé dans la chaudière pour la seconde distillation où cette fois le distillateur procédera à la « coupe » dans le but d’obtenir le cœur permettant la création du Cognac. Les têtes, premières fractions qui s’écoulent, seront éliminées avec les secondes et les queues qui arriveront, quant à elles, en fin de distillation.
La technique et les variations lors de la distillation sont les empreintes de chaque maison de Cognac, les distinguant ainsi des concurrents. Toutefois, quelles que soient les particularités de chaque producteur, ces derniers sont soumis à une date butoir en matière de distillation, à savoir le 31 mars de chaque année.
Suite à l’obtention de la précieuse eau-de-vie, cette dernière est mise en fût de chêne de 270 à 450 litres le temps de son vieillissement. C’est alors le degré d’humidité naturelle des chais qui constitue l’un des facteurs déterminants de la maturation du Cognac. L’équilibre entre l’humidité et la sécheresse permet à l’eau-de-vie de devenir moelleuse et de vieillir de manière harmonieuse.
Toutefois, le contact avec l’air va permettre une évaporation naturelle du produit appelé « la part des anges », qui va faire perdre à l’eau-de-vie sa force alcoolique et son volume.
Suite au vieillissement, le maître de chai va procéder à l’assemblage des eaux-de-vie dans le but de créer un produit qui plaira à la clientèle. Le Cognac ainsi obtenu devra être constant c’est à dire que le client devra pouvoir retrouver les mêmes arômes d’une année sur l’autre. Ce travail est très délicat car c’est la recherche de parfums, de notes précises, pour parvenir à assembler les eaux-de-vie dans le but qu’elles soient à l’origine d’un grand Cognac. Il n’y a donc que l’expérience qui permet à un maître de chai de réaliser de beaux assemblages.